Vous avez peut-être vu passer ces derniers jours des billets hashtagués #ecogreen et #teamecogreen. Peut-être avez-vous lu aussi le communiqué de presse de Schuldi à ce sujet, son interview sur le blog de l’émission Là où je t’emmènerai, ou encore les billets des membres du Collectif, ceux de Claire et Jérémie (Soundwave on the road), Claire (The Green Geekette) ou encore celui de Matthieu et Elodie (A ticket to ride).
De mon côté, j’ai mis un peu de temps avant de me poser devant mon ordi pour vous raconter pourquoi j’ai accepté de rejoindre la Team Eco’Green. Peut-être parce qu’il m’a été plus difficile de trouver les bons mots, pour expliquer clairement cet engagement. Peut-être aussi parce que j’ai jusqu’à présent toujours refusé de coller une étiquette à ce blog, autant qu’à mes idées. Parce que je trouve cela dangereux, les étiquettes. Parce que je sais qu’à la seconde même où je ne respecterai pas cette étiquette, je vais me faire tacler. Parce que j’ai envie de rester malgré tout libre de mes idées, de mes opinions et de mes actions.
Pourtant, je n’ai pas douté une seule seconde avant d’accepter la proposition de Coralie lorsqu’elle m’a contactée au sujet de la création du Collectif Eco’Green. Elle avait bien fait les choses: son message était clair, à la fois léger et convaincant. Le concept était bien rodé et un logo était même déjà créé. Mais vous savez ce qui m’a le plus séduite dans ce message?
C’est parce qu’elle a été capable d’écrire dans une seule et même phrase qu’elle était “obsédée par l’écologie” et “boulimique de chaussures”.
Mon Dieu, mais quelle hérésie, penseront les militants écolos extrémistes! Moi, J’ADORE. J’adore, parce que cette toute petite phrase, ces quelques mots, ils me parlent, ils me conviennent bien. Ils définissent complètement ce que je suis également. Imparfaite. Humaine. Mais pleine de bonne volonté.
Ecolo, oui, peut-être, j’essaie toujours du moins. Parfaite et extrémiste, non. Surtout pas.
Non, je ne pense pas “écolo” à chacun de mes gestes. Non, je ne recycle pas moi-même tous mes déchets, et je ne fais pas non plus caca dans des toilettes sèches. Et oui, j’ai commis l’effroyable affront de faire un enfant, n’en déplaise au député vert Yves Cochet, anti-nataliste notoire, qui s’est clairement prononcé en faveur d’une dénatalité “afin de réduire l’impact écologique de chaque nouveau-né européen”. Voyez pourquoi j’aime pas les étiquettes? Parce que, quelles qu’elles soient, elles dérivent TOUJOURS vers l’extrême, voire l’absurdité.
Je pense que le mouvement écolo des Verts est devenu aujourd’hui si extrême qu’il décourage totalement le quidam d’entreprendre quoique ce soit en faveur de l’écologie.
Et puis, il y a cette notion de jugement, permanent. Aujourd’hui, tu entreprends un truc un peu écolo, on va tout de suite te casser les pattes parce que tu n’es pas à 300% écolo. Tu recycles tes emballages? Super! Ouais, mais tu ne fais pas de compost, et tu prends toujours une douche par jour! Ouuuuh, c’est nul, c’est à chier. Next, tu sors. Voyez ce que je veux dire? Si c’est pas décourageant! On finit par se dire “à quoi bon faire un effort pour ci ou pour ça, puisque de toute façon, la planète va mal et que c’est fichu, et qu’à moi tout seul j’y peux rien, hein?”
La Team Eco’green, pour moi, ça n’est pas ça. Et si j’ai bien compris le message de Coralie auquel ont fait écho les autres membres, nous ne sommes pas là pour donner des leçons. Nous ne sommes pas là pour dire ce qui est bien, ou mal. Nous ne sommes pas parfaits. Nous ne pouvons pas être parfaits d’abord, puisque nous sommes des voyageurs, si ça, ça n’est pas antinomique! Nous voyageons, et quel que soit le moyen de transport utilisé, à moins de suivre l’exemple de la Famille Poussin, nos déplacements ONT un impact écologique, il ne faut pas se leurrer!
Aussi, membre du Flower Power acharné, passe ton chemin. Tu seras déçu par ce que je vais raconter ici, sous couvert d’un hashtag #ecogreen. Par exemple, j’ai osé dernièrement demander si l’ouverture de lignes de bus en France était une solution #ecogreen. Damned, mais ça ne va pas? Tous ces engins polluants lâchés sauvagement sur nos belles routes de France? Alors que le train, lui, ne pollue (presque) pas?
Oui, mais tous ces gens qui prennent les bus, ils ne prendront pas leur voiture, donc? 100 personnes dans un seul bus, ça fait au moins 24 véhicules en moins sur la route, non, c’est pas ça? Et alors toi qui défend ardemment la solution du co-voiturage, comme étant un truc “économique, et écologique“, pourrais-tu m’expliquer s’il te plait pourquoi le bus qui transporte plus de personnes n’est lui, pas du tout écologique? Serait-ce par qu’il est exploité par une grosse compagnie? Oui, mais alors là, tu mélanges tout, non?
Bref. Je m’emballe, hein. Mais vous me connaissez, je n’ai pas la langue dans ma poche, et ça n’est pas parce que je rejoins le mouvement #ecogreen que je me balade à présent la fleur au fusil.
La vérité est que nous n’avons pas la réponse sur tout, et qu’il n’existe pas UNE seule réponse à la question écologique. Il y a toujours un contexte, des individus, un pays, un ensemble de choses et d’habitudes dont il faut tenir compte.
Contentons-nous d’agir, de proposer, d’écouter, d’essayer, sans chercher à être parfait. Parce que c’est décourageant, la perfection, et qu’elle ne fait de toute façon pas partie de la nature humaine.
Durant mon voyage autour du monde, j’ai été maintes et maintes fois choquée par l’attitude et les habitudes des locaux par rapport à leur environnement, le plus souvent en Asie. Cela a commencé en Chine, où j’observais les gens jeter allègrement tout ce qu’ils pouvaient par terre. En Indonésie, idem, le bord des routes étaient des déchetteries qu’ils brulaient à ciel ouvert. En Inde, je n’en parle même pas, les déchets s’amoncellent partout, les gens vivent au beau milieu des détritus.
Ma première réaction a été de me mettre en colère contre ces gens, de les mépriser. “Mais comment peuvent-ils vivre ainsi, comment peuvent-ils mépriser à ce point la nature?”
Et puis j’ai réfléchi. Ont-ils seulement le choix? Ont-ils seulement conscience de leur…. impact écologique? L’utilisation d’un tel terme me semble même absurde lorsqu’il s’agit de parler de gens qui bien souvent n’ont pas de quoi nourrir convenablement leurs enfants, ni même de leur fournir un logement ou des vêtements qui ne seraient pas déchirés… L’écologie, ils savent peut-être ce que c’est, ou peut-être pas. Ça n’est pas leur principal souci en tous cas.
C’est en comprenant cela que je suis sortie de mon “totalitarisme écologique”.
Qui suis-je pour juger ces gens? Qu’ils soient en Asie ou en Europe, qui suis-je pour manifester mon courroux quant à des attitudes que je ne jugerai pas écolo? Alors, vous allez me dire, en France, en Europe, nous n’avons pas les mêmes problématiques qu’en Asie. Les gens ne vivent pas (à ce point) dans la misère. Bien sûr, ce n’est pas comparable.
Juste, ça ne sert à rien de juger. Discuter, proposer des idées en faveur de l’écologie, oui. Agir à notre niveau, par petits pas progressifs, c’est mieux que de ne rien faire du tout.
C’est ainsi que je vois ma participation à la #teamecogreen.
Alors, si vous êtes comme moi, à l’affût des idées qui pourraient avoir un impact positif sur notre planète, si vous êtes pas trop sûr, un peu hésitant, mais que vous aimeriez en savoir plus, apprendre, essayer peut-être, et discuter surtout…
… alors très simplement, je vous souhaite la bienvenue dans cette toute nouvelle rubrique du blog !
8 comments
Comment by Nath'
Nath' 18 October 2015 at 11 h 13 min
Ah super ! Très belle initiative et j’aime beaucoup les idées que tu véhicules dans cet article : combien de fois j’ai culpabilisé parce que j’aime la Nature et que je me rends bien compte que certains de mes gestes sont en incohérence avec mes valeurs…
Merci pour ce franc-parler !
Comment by Nowmadz
Nowmadz 18 October 2015 at 18 h 49 min
Oui,ahaha! je vois bien ce que tu veux dire Nath, je me fais les mêmes reflexions!! Mais s’en rendre compte, c’est déjà un bon début, non? :-)
Comment by Nath'
Nath' 18 October 2015 at 20 h 29 min
C’est un bon début mais y a du boulot ! lol
Comment by Untourailleurs
Untourailleurs 18 October 2015 at 13 h 06 min
Excellent article ! Ça résume exactement notre pensée. Pour le moment, nous sommes au Népal et, comme tu le dis, les routes sont des dechetteries à ciel ouvert… Je suis sûr que ce n’est pas une fatalité et que les habitants prendront conscience qu’ils ont un magnifique pays qu’ils polluent sans forcément réaliser. Mais pas de jugement ! Nous sommes aussi imparfaits dans ce domaine :-)
Comment by Nowmadz
Nowmadz 18 October 2015 at 18 h 52 min
Bonjour et merci pour ton commentaire! C’est au Népal justement que nous avions discuté avec des villageois. Ils nous ont parlé de leur rapport à l’écologie et nous les avions trouvé très conscients, par rapport au peu de moyens qu’ils ont sur place. Ils ne peuvent pas faire tout comme ils aimeraient, car ils dépendent majoritairement des aides internationales pour vivre. Mais ils avaient l’air conscients de leur impact sur la nature et de la nécessité de modifier certains comportement pour l’atténuer…J’avais été très impressionnée par ce message!
Comment by maria
maria 20 October 2015 at 19 h 00 min
Oui j’aime ce discours ! Nous modifions petit à petit nos habitudes et c’est peut-être le début d’un commencement pour que nôtre magnifique planète brille encore longtemps longtemps longtemps ! !!!!!!!
Comment by Nowmadz
Nowmadz 22 October 2015 at 23 h 11 min
Merci Maria :) Oui, petit à petit. A petit pas, comme on dit, on y arrivera!