Notre boucle en Inde du Nord est presque bouclée. Nous arrivons à Agra, le Rajasthan est derrière nous. Agra est notre dernière étape avant de rejoindre Delhi. Finalement nous n’irons pas à Varanasi. Nous avons annulé, non sans mal, notre billet de train, et avons choisit de rejoindre Katmandou en avion depuis Delhi. Nous qui pensions ne jamais revoir cette ville !
Dans cet article...
Un jour sans fin
Nous aurons parcouru près de 2500 km en 19 jours, nous arrêtant dans pas moins d’une quinzaine d’hébergements. Ce tour organisé était un truc un peu cinglé, loin de nos façons de voyager habituellement. Si c’était à refaire, nous le ferions certainement autrement.
Nous avons apprécié la présence de Siri à nos côtés, avec lui nous avons appris beaucoup de choses sur ce pays. Au quotidien, et comme il nous emmenait toujours dans des endroits connus seulement des locaux, nous avons eu l’impression de nous immerger davantage que si nous avions suivi les conseils d’un guide du routard. Nous avons pu traverser des villages, par dizaines, chose impossible quand les trajets se font uniquement en train, et qu’on ne relie que les grandes villes. En traversant ces villages nous avons été confrontés à une misère, et une pauvreté moins visible dans les villes.
Parfois nous avions l’impression de vivre « un jour sans fin »… chaque jour de route nous montrait des paysages désolant, entre saleté et misère, une misère qui prend violemment aux tripes, parce qu’on ne s’y attend pas, et qu’elle est intolérable. L’Inde n’est pas un pays d’amusement et d’émerveillement, non pas seulement, c’est un pays qui souffre, avec 25% de pauvres, très pauvres. Ce constat est éprouvant.
Les disparités évidentes ne font qu’intensifier ce sentiment
Comment assimiler cette pauvreté en même temps que l’évolution éclatante des classes moyennes ? En témoignent les publicités à la TV: loin de présenter des produits de première nécessité, celles-ci font la gloire des écrans plats, des crédits à la conso, et des assurances vies !
Ici nous avons retrouvé les sentiments qui nous animaient déjà en Chine: révolte, horreur, stupeur. Nous avions souvent envie de les attraper, de les secouer tous un par un, pour qu’ils se relèvent, et réclament eux aussi un bout de cette réussite vers laquelle s’oriente leur pays! Et puis nous observions, presque fascinés par ce fatalisme qui leur permet d’accepter leur sort … fatalisme entretenu de fait par leur religion. On a en fait l’impression qu’ils passent leur vie à attendre la suivante, ils semblent dématérialisés !
Parait que l’état indien aurait les moyens d’éradiquer sa pauvreté. Que la Grande Bretagne, dans sa bienveillance d’ancien colonisateur lui verse chaque année 460 millions de dollars. Et que dans le même temps, les indiens décident d’envoyer une aide extra ordinaire de 5 milliards de dollars aux pays d’Afrique, sous forme de prêt, et 760 autres millions de dons. Quelle étrangeté que ces états qui vont développer les autres pays avant de s’occuper du leur .
Mais l’Afrique n’est elle pas le nouvel Eldorado, celui sur lequel la Chine a déjà misé gros ? L’Inde aussi veut sa part du gâteau…
La liberté qu’offre la voiture est cependant toute relative. Le tour était bouclé en avance, les hôtels réservés. En effet, nous avions fait une entorse à nos habitudes, nous privant ainsi du stress de rechercher chaque jour un endroit où dormir. La contre partie est qu’il faut respecter le timing ! Parfois nous aurions aimé ne rien faire, trainer un peu plus dans une ville. Ne pas partir en visites, tout le temps, mais peut être juste nous asseoir dans un coin, dans un bout de rue, et observer toute cette vie autour de nous. Au lieu de cela, nous avons tout fait très vite, trop vite.
Les petits professeurs de l’Inde
Ces derniers jours nous avons quand même eu le temps de prendre un peu de recul, celui qui nous permettra d’avoir notre propre opinion sur le pays. En effet, il fallait nous décrotter l’esprit de tous les délires cybernétiques et autres des voyageurs de l’Inde. On n’a encore pas compris pourquoi ce pays suscitait un tel (faux) débat d’idées. Nous n’avions jamais vu ça pour d’autres pays avant !
On en a entendues, des choses, avant de venir dans ce pays. « L’Inde on aime, ou on n’aime pas » « il y a ceux qui ont fait l’Inde, et puis y’a les autres » On en a lu aussi, des tartines laissées par ces mêmes exaltés à l’adresse de quelques indécis « si t’aime pas l’Inde, t’as rien compris ». Ceux là même qui n’hésitent pas à dénigrer leur pays, avec force et clichés « ben les indiens, ils sont vachement plus gentils que les français, d’abord ” On a essayé de saisir pourquoi ce pays suscitait tant d’animosités parfois.
On sait aussi qu’on n’est pas les seuls à qui ça a pu mettre des freins, ne sachant pas, après tout ces récits fantasmagoriques, ce qu’on allait y trouver.
En quelque sorte, tout ce cirque a gâché une partie de notre découverte.
On avait l’impression d’être surveillés du coin de l’œil, par des petits professeurs qui, la baguette à la main, n’hésiteraient pas à nous taper sur les doigts si on ne ressentait pas tout pareil qu’eux.
Un conseil donc à ceux, celles qui hésiteraient encore à venir, effrayés par tout ce battage absurde, venez voir par vous-même. Lavez vous l’esprit de tout ce cirque avant, et venez vous faire votre propre idée ! Et si ça ne vous plait pas, partez !
Pour revenir à nos visites, quelques sites ont retenu notre attention.
Udaipur en fait partie. A l’arrivée et à la vue de cette ville entourée d’eau et d’arbres, déjà, on respire. Enfin, du vert. Après les paysages désertiques du nord, c’est un vrai bol de fraicheur pour nous. Notre hôtel est situé en bordure d’un des lacs. De là nous pourrons observer les va et vient sur les Ghats, voir ces femmes qui viennent y laver leur linge de bon matin, ou les gamins qui s’éclaboussent en piaffant. L’ambiance est différente, sereine, et très agréable. Il faut chaud, mais pas trop. On prend plaisir à se perdre dans les petites rues qui grimpent à travers la ville. Dans l’après midi, nous sommes « bloqués » par d’imposants cortèges. Voilà qu’ils célèbrent encore on ne sait quoi, ou qui, mais des histoires de divinités bien sûr. Les hommes, les enfants et les femmes se mêlent tous ensemble, plein de rires et de bonne humeur. Des cracheurs de feu, des combats de sabres, des lancés de poudre colorée, tous azimut !
Udaipur, la ville sans vache
Au premier abord, on ne s’en rend pas vraiment compte, on se dit juste que les rues sont plus propres, plus aérées que d’habitude. On peut y flâner tranquillement, le nez en l’air, regarder les petites échoppes qui s’étalent devant nous. Et donc, il n’y a pas de vache ! Les vaches, fussent elles sacrées, c’est quand même pas un truc évident, dans une ville. Elles sont la plupart vautrées par deux ou trois, en plein milieu, nous obligeant à slalomer, et quand il y a des rickshaws, des bouses, et les égouts à ciel ouvert, ça devient carrément périlleux… mais Udaipur a la particularité d’être une ville qui attire les gens aisés, d’Inde et d’ailleurs.
En témoignent le Lake Palace, où le prix d’une nuit peut atteindre les 3000€, hors taxes ! Quand on attire un gratin pareil, la moindre des choses est donc d’être clean. L’attitude même des habitants est différente ici. Alors en plein festival, on a vu un gamin se faire engueuler par son pote parce qu’il venait de jeter sa peau de banane à ses pieds…
Udaipur est également connue pour ses miniatures, ces peintures au style bien spécifique. Le trait est étonnamment fin et précis, pour ce faire on utilise un pinceau en poils d’écureuil, il y en tellement ici.. D’ailleurs ce sont eux aussi qui nous réveillent le matin, avant ça, on ne savait pas que les écureuils « chantaient » !
Bon, bien évidemment, le revers est que cette ville, souvent la préférée des occidentaux d’ailleurs, est également bien rodée au tourisme, et que les rabatteurs ont pignon sur rue. A défaut des vaches, c’est peut être eux qu’il faudra tenter d’éviter ici !
Passage éclair à Pushkar, galères administratives à Jaïpur
Parmi nos endroits préférés ne figurera pas Pushkar. Son attrait est historique et quelque peu futile, elle est en effet le lieu de prédilection des post soixante-huitards, et autres dreadlocks à propreté douteuse. Comme nous le dit Shri, ici les gens viennent pour fumer de la marijuana, car il est facile d’en trouver. Sinon, pas d’intérêt, toujours selon lui. On remarque à travers lui le mépris qu’ont les indiens pour ces occidentaux en transe.
Nous, ce qui nous aura plus particulièrement déplu, c’est l’agressivité des « gardiens » des Ghats. C’est Julien qui s’y est collé. Interpellé par l’un deux qui veut lui refourguer des fleurs. Fleurs soi disant bénies et avec lesquelles on récite un mantra. Une fleur et un mantra pour chaque membre de sa famille, moyennant 100 roupies par fleur.
Quand on est dans une famille d’italiens, c’est la ruine assurée ;-) Bien au courant de l’arnaque décrite dans notre bouquin, Julien refuse, et se fait quasiment empoigner par trois types énervés, l’accusant de ne pas respecter leur pays.
Allez, Pushkar, c’est fini pour nous !
Par contre ce sera une des très rares fois où on se sera fait emmerder en Inde. Et d’une façon générale, on ne s’est jamais sentis en insécurité. Les Indiens ne sont pas des gens franchement sympas, mais pas non plus malveillants.
A Jaipur, nous avons testé l’administration. Le passage au bureau de poste est un grand moment. Nous voulons envoyer un colis des choses que nous n’utilisons plus. Il faut d’abord passer au bureau de celui qui nous fera un emballage sur mesure, avec tissus blanc, grosses coutures, et scellés de cire ! Puis nous passons au pesage et à l’affranchissement. C’est long et c’est le bordel, car les indiens sont bien sûr indisciplinés quand il s’agit de faire la queue.
Ils s’amassent devant le guichet, s’écrasent la face sur la vitre par-dessus laquelle ils essaient ensuite de faire passer leurs lettres avant celles du voisin… le préposé est imperturbable et continuer à prendre les missives dans leur ordre d’arrivée. Nous sommes encore moins disciplinés car nous passons derrière les vitres, dans la zone réservée aux employés. Là ils manipulent des sommes d’argent qu’ils rangeront dans les tiroirs de leur casier, sans aucune mesure de sécurité !
Le braquage n’a pas l’air d’être un souci ici …
A la gare nous faisons la queue pour savoir comment annuler notre billet pour Varanasi. Il faut aller chercher un formulaire pour demander l’annulation. Et puis refaire la queue. Ça nous prendra 2 heures, mais personne ne s’énerve. Heureusement, nous avons un guichet spécial « foreigners » ce qui nous évite tout de même le package « collé-serré indien, avec souffle rauque dans la nuque ».
Pendant ce temps nous papotons avec les autres touristes. Avec certains backpackers ça tourne court quand nous leur disons que nous avons un chauffeur. L’air contrit, ils s’en détournent de nous … eux, comme les autres “petits professeurs de l’Inde”, doivent faire partie de ceux pour qui « si t’as pas mangé la poussière des bus, si tu t’es pas recouvert de bouse de vache, alors t’as pas fait l’Inde »
Nous discutons par contre avec un couple très sympa, elle ancienne parisienne, lui argentin. Ils sont en vadrouille en Asie depuis 9 mois, 5 mois d’Inde et 4 de Népal. Comme c’est ce dernier pays que nous rejoindrons ensuite, on en profite pour les questionner un peu. Et puis ils nous parlent de l’Inde aussi, ils ont bien vadrouillé au Nord, dans les régions montagneuses, tellement différentes du Rajasthan.
Le Rajasthan est à part, qu’ils nous disent. Les gens sont différents, et d’une manière générale, ils apprécient un peu moins, préférant le calme et la nature du nord. Ils nous confortent dans l’idée qu’on ne peut pas se faire une opinion sur l’Inde en ne traversant qu’uniquement le Rajasthan, et encore moins en 3 semaines.
Peut être que nous y reviendrons, plus tard. Avec plus d’énergie, on prendra le temps d’aller nous aussi dans les contrées moins prisées du nord, et puis il y a le sud aussi.
Maintenant qu’on sait que l’Inde n’est pas cette « autre planète » que les exaltés décrivent, alors oui, on pourra peut être revenir l’explorer un peu.
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Si vous avez raté notre voyage en Inde:
- Delhi de Fuite
- Inde: de Delhi à Mandawa
- Inde: Deshnoke, des rats et des Jains
- Déchets en Inde: ça déborde!
- Les enfants du Parc aux Oiseaux
- Accha!
- Petites histoires de l’Inde: une moto fantôme et des femmes
- Le Chant des écureuils (Udaipur)
- Le Clou du Spectacle: Visite du Taj Mahal
- Bilan de notre voyage en Inde
- Adresses et logements Inde
24 comments
Comment by Philippe
Philippe 2 October 2012 at 19 h 25 min
J’aime cette façon de décrire votre ressentiment. Emprunte de sincérité et sans concession aux clichés ou aux récits des autres. Peu importe ce que les autres pensent de vos états d’âmes, il s’agît de votre appréciation, personne n’a plus raison d’aimer ou détester quelque chose. Il faut considérer toutes les expériences comme des témoignages. La vérité n’est pas unique…. Sinon ce serait trop simple…. Continuez à écrire et décrire ce que vous ressentez, ce vous voyez, c’est votre témoignage qui nous intéresse.
Alors bonne route à vous .
Bises
Comment by Nowmadz
Nowmadz 3 October 2012 at 7 h 07 min
Voilà c’est ce qu’on continuera à faire en effet, écrire les choses telles qu’on les voit, comme on les ressent … Tant pis si ça ne plait pas toujours hein ? On force personne à nous lire ! Des gros bisous à vous, et allez, un de plus pour le blessé ;-)
Comment by Charlotte de Contourdumonde.com
Charlotte de Contourdumonde.com 3 October 2012 at 3 h 51 min
Salut mes collègues toudumondistes ! merci pour vos reportages, nous arrivons en Inde dans 1 semaine :) Un tuyau est toujours bon à rajouter dans ma collection de tuyaux….
enjoy :)
Comment by Philippe
Philippe 3 October 2012 at 7 h 36 min
Merci bon, Allez voir le “Tage pas mal” :)
Comment by Bonnamour
Bonnamour 3 October 2012 at 9 h 17 min
Bravo à tous les 2 pour votre parcours et pour ce récit sans concession. La vraie vie n’est pas toujours celle du touriste… On peut voir à travers vos lignes que comme souvent l’Inde reste un vrai choc culturel. Ce n’est pas la première fois que j’échange sur ce pays et à chaque fois le trouble est présent entre ce que le voyageur a aimé et detesté.
Au plaisir de vous lire.
Et surtout “que la Force soit avec vous”
Fabrice
Comment by Nowmadz
Nowmadz 3 October 2012 at 13 h 38 min
Oh bonjour, bonjour Fabrice! Ça me fait très très plaisir de te retrouver ici …!
En effet l’Inde est source de débats passionnels à priori, et c’est vraiment le seul pays jusqu’à présent pour lequel nos récits ont suscité tant de réactions ! Tant que ça reste dans le domaine du débat, ça va … Le côté chiant c’est quand chacun veut avoir raison…sur quelque chose que personne ne maîtrise !
J’ai vu l’actu du Cif…je ne vais donc pas retrouver ma place en rentrant … :-(
Courage, je pense à vous tous même si je suis loin. Et encore merci de nous suivre !
Lydia
Comment by Sly
Sly 3 October 2012 at 12 h 34 min
J’aime : cette façon de décrire vos ressentis (même si parfois ils ne plaisent pas, au moins c’est authentique), les lieux que vous visitez, l’atmosphère saisie dans les différentes villes que vous avez pu traverser (à la va vite apparemment…).
J’aime pas : les généralités faites sur le ressenti des autres, je pense que chaque expérience est unique et ne délivre pas une seule vérité au voyageur (de longue ou courte durée).
Si ce pays à l’air de déranger plus d’un occidental, c’est parce que chacun y a vu ce qu’il avait envie de voir, et ce qu’y on vu la majorité de voyageurs est la magie que dégage cette ambiance, certes très dérangeante pour nous qui avons l’habitude de fermer les yeux sur ce qui nous dérange. Et pour preuve de nombreux psychologues (avertis) ont écrit un tas d’études en parallèle avec ce fléau qui nous a touché nous petits lyonnais que nous sommes…
Je pense que lorsqu’on laisse de côté les problèmes politiques, économiques, de castes, on voit l’Inde d’une façon différente, celle que nous avons pu vous raconter… telle que nous l’avions vécu, et qui ne convient pas à tous les mortels de cette planète. C’est pourquoi chacun a le droit et la liberté d’y vivre sa propre expérience, dénuée de tout cliché pouvant influencer telle ou telle émotion… Voilà pourquoi il est important de prendre un grand recul pour se faire sa propre opinion, d’une part du voyage en lui même, et d’autre part du pays visité en acceptant les différences de l’Autre.
Bonne route les zamis, et faites vous plaisir, même si nous ne sommes pas obligés de vous lire, nous sommes heureux quand nous savons que tout va bien pour vous !
Comment by Nowmadz
Nowmadz 3 October 2012 at 13 h 42 min
À quel moment ai je fait des généralités, Sly? J’ai parlé en effet de ceux qui passent leur temps a vouloir nous faire approuver leur vision du pays, n’acceptant apparemment pas qu’on puisse avoir eu une approche différente… On se rejoint finalement, on est d’accord, chaque voyage est différent, chaque expérience unique, c’est donc pas la peine d’en faire des tonnes!
Comment by Sly
Sly 3 October 2012 at 14 h 36 min
Tout a fait ! J’accepte ces approches différentes, et heureusement que nous n’avons pas tous les même… ça serait triste sinon !
Je ne crois pas qu’il y ait une histoire de tort ou raison… et on essaye pas de vous faire approuver notre vision, juste à défendre la notre, et notre façon d’y avoir vécu, en écartant tous les problèmes qu’on y côtoyait au quotidien, et ce dans le but de pouvoir lâcher prise et de profiter de chaque instant que nous y avons passé. Un simple débat qui tourne à la dérision…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 3 October 2012 at 15 h 11 min
Alors je crois que ton message est bien passé Sly, on a saisit votre vision des choses etc … Permettez nous juste d’avoir la notre sans critiquer nos approches fussent elles économiques, sociales ou religieuses !
Allez de toutes façons, c’est fini, on s’en va.
Est ce que quelqu’un a quelque chose à nous dire sur le Népal? On peut enchaîner ! ;-)
La bise Mlle
Comment by plume
plume 3 October 2012 at 13 h 29 min
” lorsqu’on laisse de côté les problèmes politiques, économiques, de caste, on voit l’Inde d’une façon différente”. Pour sûr ! Lorsqu’on vide un pays de sa substance vitale, on peut le voir ensuite comme on veut. On peut se l’accommoder, sans les plumes, sans les poils et sans les viscères. Enfin, j’ai peut-être mal compris ce commentaire. Je ne vois pas dans les récits de ce blog une quelconque tonalité philosophique ou humaniste. C’est juste un regard, un témoignage. A chacun de l’interpréter comme il l’entend justement et laisser le côté jugement, morale, tout ça. La magie, elle est là où on a envie qu’elle soit. elle peut être dans la contemplation d’une chaise, d’un papillon qui se pose sur une fleur de même couleur que ses ailes, dans un verre de rouge. C’est juste subjectif, personnel et terriblement égoïste ! Parce qu’on ne pourra jamais cesser de ne chercher dans le regard des autres que son propre regard, son propre salut. Même la sainteté est une démarche égoïste car au bout, il y a le paradis ! Seulement, les pauvres ne se nourrissent pas de belles paroles, de compassion ou de grands propos philosophiques. Chacun sa route, chacun sa merde, en quelque sorte.
Comment by Sly
Sly 3 October 2012 at 14 h 40 min
Ce fut juste ma façon à moi d’y voyager, car tellement choquée par cette culture quelque peu dérangeante, il m’a parut bien plus simple de me vider de tout cela pour enfin profiter de ce pays. Une part d’égoïsme certainement… J’apporte juste mon point de vue quant aux récits que l’on trouve sur ce blog. Rien de plus, rien de moins :-)
Comment by Emma
Emma 3 October 2012 at 15 h 30 min
Coucou !
Les photos sont magnifiques !!! Vous nous manquez ! Lydia , on dirai une poete ! On a l’impression d’y être avec vous !
Gros bisous de France !!! Emma :)
Comment by plume
plume 3 October 2012 at 15 h 33 min
Un point de vue, c’est toujours enrichissant. C’est assez difficile d’y parvenir parce que justement, on est plein d’à priori.Certains ne sont peut-être pas nés au bon endroit et en voyageant trouvent leurs repères, leurs racines ailleurs. Mais ont-ils une vision réelle de l’endroit ? Passer dans un pays et y vivre, c’est vraiment très très différent…
Perso, je ne suis jamais allée en Inde et je n’irai pas. Ce Pays ne m’a jamais fait fantasmer. Aucun pays ne me fait fantasmer d’ailleurs. Ca ne veut rien dire. Les étrangers voient les français comme des romantiques, baiseurs, sales et arriérés. Ca les arrange certainement de le penser. On s’en fout. C’est juste pour dire que les indiens doivent se marrer de tout le cirque qu’on fait autour d’eux et de leurs coutumes. Quand aux pauvres, ils sont souvent trop abrutis par leur misère pour faire cas de l’avis d’étrangers qui souvent viennent les mater pour ensuite roucouler dans les chaumières sur la pauvreté, croyant ainsi gagner leur part de paradis. Du moment qu’ils lâchent un peu de blé au passage…
Comment by nico
nico 3 October 2012 at 15 h 43 min
Ce qui est dérangeant dans vos textes ou mails sur l’Inde, c’est cette légère irritation envers ceux qui sont exhaltés par ce pays, envers ceux qui en font des caisses etc…C’est leur droit. tout comme ceux qui prennent le premier avion pour rentrer à la maison. On n’a pas tous le même rapport à la vie, le même rapport aux gens etc…c’est tout. rien de grave. Aussi personne ne vous force à aimer ce pays, à adopter la même vision. Je ne crois pas qu’à un seul moment nous n’ayons respecter la votre.
Plume : “Pour sûr ! Lorsqu’on vide un pays de sa substance vitale, on peut le voir ensuite comme on veut”. L’économie, la politique etc ne font pas tout. Il y a des gens là dessous et pas qu’une nation; C’est fini le communisme… Je pense sincèrement qu’en enlevant tout ça, tu peux voir l’humain dans toute sa splendeur.
C’est dommage les enfants que vous n’alliez pas à Varanasi…c’est MAGIQUE!!! hihi!
un gros bisous
Comment by plume
plume 3 October 2012 at 16 h 13 min
Bonjour nico,
Euh, si on enlève la politique, l’économie à un pays, c’est-à-dire à une nation, c’est-à-dire à un peuple, il ne reste rien. Mais le problème, c’est que nous sommes aujourd’hui déconnectés de ce qui fait un pays justement, l’économie, la politique, la nation. On nous apprend à en avoir honte. Car l’économie, la politique, c’est nous vivants dans une société. On ne peut détacher l’humain de sa vie politique et économique. Le terme de nation n’a rien d’insultant d’ailleurs. La nation, la société, ce ne sont pas des mots, ce sont bien des êtres humains. Nous sommes la nation, la société, l’économie, la politique, la démocratie. Et c’est bien l’humain dans toute sa splendeur, non ? je ne vois pas très bien ce que tu veux dire. l’Humain dans toute sa splendeur, c’est son Histoire, son évolution, son humanisme, son humanité. Sans quoi, il est quoi ? un bébé ? un nouveau-né ? Un conte ?
Comment by Baglioni Anne Marie
Baglioni Anne Marie 6 October 2012 at 8 h 36 min
Bonsoir les jeunes,
Je continue à vous lire avec un plaisir immense. Votre carnet de voyage est passionnant ; on voit, on ressent, on médite … J’ai connu beaucoup de gens qui sont allés en Inde ; aucun n’en est revenu intact, quel que soit le champ que recouvre l’adjectif « intact ». C’est une expérience qui marque à vie et qui engage à reconsidérer l’idée que l’on se fait de notre propre pays, de nos propres valeurs, de nos certitudes. Je suis d’accord avec vous, le poids des religions alourdit les semelles et croûte les yeux ; je n’ai aucune sympathie pour les religions et idéologies qui nous asservissent et nous maintiennent dans un fatalisme dont une minorité tire profit. J’enfonce les portes ouvertes, mais je crois qu’à force de « respecter » béatement ces « cultures » arriérées qui laissent crever de faim des millions d’êtres humains, nous sommes complices de ceux qui les maintiennent dans un état de soumission. Les religions sont le pire poison qui soit pour endormir les consciences (ce n’est pas de moi, comme vous le savez ! Marx me pardonnera) et le système des castes permet aux puissants de se maintenir puisque les asservis sont « volontaires ».
Gros bisous à vous deux et pleurez des larmes d’émerveillement devant l’une des nouvelles merveilles du monde … Comme je vous envie de voir le Taj Mahal !
Comment by Tiziana Baglioni
Tiziana Baglioni 7 October 2012 at 8 h 44 min
Grazie di nuovo per questo bel viaggio siete stati in grado di farci sentire con voi !!!
Comment by plume
plume 7 October 2012 at 11 h 51 min
je suis assez d’accord avec le commentaire de Anne-Marie ! La religion n’a jamais été qu’un concept politique qui continue de gérer bon nombre de nations. Si on en accepte une, on doit toutes les considérer, même si on n’adhère pas à leurs principes.Le problème, c’est que comme les gens ont un besoin viscéral de mystique, lorsque nous nous sommes affranchis de notre religion catholique, lorsque l’Etat s’en est séparé, ce qui est un grand pas et rare dans le Monde, les gens se sont tournés vers d’autres religions comme l’Islam ou l’hindouisme qui ont l’avantage de faire “exotique” n’est-ce pas. Mais oui, ça laisse crever les gens de faim en leur faisant croire que l’enfer sur terre fait gagner le paradis dans l’au-delà. Et par ailleurs, ce n’est pas pour rien que les sectes comptent autant de pigeons qui se font plumer comme des bleus en croyant acheter leur part de paradis…
Comment by NowMadNow
NowMadNow 9 February 2013 at 10 h 35 min
Je viens à nouveau de passer un sacré moment sur votre blog: les récits sont entraînants, très personnels et très justes. Du coup, je vous suis aussi sur Facebook :)
Je suis en Inde depuis un mois et pour moi, malgré deux ans de voyage en solo, je me prends une grande claque culturelle! Il y a des choses que je déteste, d’autres qui me fascinent, m’amusent, me donnent une énergie folle. Je n’ai jamais vécu une telle ambivalence pour un pays… c’est d’ailleurs déstabilisant de ne pas savoir, de manière binaire, si j’aime l’Inde.
Je vous souhaite bonne chance et continuez à écrire!
NowMadNow
Comment by Nowmadz
Nowmadz 9 February 2013 at 15 h 56 min
Bonjour Nowmadnow,
Eh bien, je suis touchée par ton commentaire, toi qui écrit si bien et qui fait de si jolies photos… Merci ! ;)
L’Inde, l’Inde, l’Inde … vaste sujet hein! Au moins, ça ne laisse pas indifférent, c’est un pays qui, à travers toutes ces émotions qui s’éveillent en nous, nous rend encore plus VIVANTS! Ca, on s’en rend bien souvent compte après, une fois que la pression est retombée, qu’on a pansé nos plaies, et réparé nos ventres! Après coup, quelques mois après, nous on est épatés, et subjugués par ce pays qui nous a tant malmenés. Qui a su nous faire passer d’une extrême à l’autre. C’est rare, c’est unique. Avec du recul, on ne dira toujours pas qu’on a aimé, parce qu’il y a des injustices qui raisonnent encore trop fort dans ce pays, mais au moins, on est contents de l’avoir vu. Y retourner ? Peut être…:)
Bonne route, à bientôt!
Nowmadz, Lydia
Comment by Cécilia
Cécilia 20 June 2013 at 14 h 17 min
Bonjour!
J’avoue que lorsque j’ai commencé à lire votre blog (la Chine), je me suis dit alors eux, ils commencent leur TDM et ils sont déjà blasés!
Mais en continuant de vous lire (et surtout cet article), je comprends mieux “l’âme” de vos récits….
Peut être que si je vous connaissais en vrai j’aurais compris ça plus tôt, mais en tout cas je suis contente d’avoir continué à lire, et ça me plait finalement d’avoir de “vrais” témoignages.
Merci :)
Cécilia
Comment by Nowmadz
Nowmadz 21 June 2013 at 12 h 21 min
Ah, ah je vois bien ce que tu veux dire! En effet, la Chine nous a un peu… désenchantés on dira, et ça transpire bien dans nos récits! Ceux de l’Inde sont pas mal non plus, niveau coups de gueule et émotions, je pense qu’il y a ce qu’il faut… ! Bon, de toutes façons, moi (Lydia) je ne sais pas écrire autrement, et je suis bien contente que ça plaise, au final!
Merci à toi Cécilia, vraiment ;)
Comment by Cécilia
Cécilia 21 June 2013 at 12 h 37 min
Merci à toi aussi! (j’ai eu peur que tu prennes mal mon com’) hi hi
Allez, je continue ma lecture :D