Voilà, ça y’est, ça c’est fait, c’est certain. Buenos Aires nous a conquis et restera sans aucun doute une ville coup de coeur de notre voyage!
Des capitales, nous en avons traversées pourtant. Des poussiéreuses Indienne et Népalaise à la fantastique Japonaise, en passant par la troublante Bangkok ou la contrastée Santiago. On en a aimées certaines, et délaissées d’autres. Et Buenos Aires fera partie de celles, comme Tokyo, où l’on sera ravis de pouvoir revenir un jour.
Pourtant au départ, ça n’était pas gagné
Avec toutes ces histoires entendues sur la délinquance dans la capitale, avant d’y arriver, on n’était pas franchement charmés. On a lu des récits, on a croisé des voyageurs qui s’étaient fait dépouillés, on avait même l’impression qu’il se passe ici des choses qui n’arrivent pas ailleurs, que les voleurs sont bien plus malins que n’importe où dans le monde, et qu’il faut toujours être sur ses gardes. On a vu des reportages aussi, qui raconte le business des vols à la tire, ou des faux billets. On sait qu’il faut se méfier des taxis après 22h, parce que certains sont de mèche avec des malfrats qui s’engouffrent alors dans la voiture et vous dépouillent en 2 minutes.
Et quand il ne s’agit pas de ça, c’est des faux billets que les chauffeurs vous refilent!
Bref, des horreurs, on en a vues, on en a lues, à vous dégouter de la ville et de ses porteños… Beh non, ça n’a pas marché sur nous! Après une première semaine, on rempile pour une seconde dans la capitale argentine.
Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas si ça se décrit vraiment, ce qu’il se passe ici. C’est une ville qui vit. Partout, c’est tout plein de vie. Les gens sont bienveillants entre eux. On les voit se parler dans les magasins, dans la rue, aux terrasses de café. Il n’y a pas de regard de travers, de jugement dans leurs yeux, et pourtant les latinos ne sont pas peu fiers.
Ici, ça rit, ça vibre, ça danse.
Mettez vous à la terrasse d’un café, à la tombée du jour, et c’est un show qui démarre
Au coin de la rue Florida, nous étions posés tous les quatre l’autre soir. Un gars au Saxo nous jouait des airs bien connus, jusqu’à ce qu’il fasse le tour pour réclamer un peu de pourboire. Au hasard d’une table, il tombe sur une nana que ses amis disent chanteuse. Et voilà que tous les deux se produisent ensemble, c’est merveilleux, la fille est une diva, et on dirait qu’ils ont toujours fonctionné ensemble. Sur la terrasse les gens se mettent à danser, et un des gars du café se prend pour le chauffeur de salle. Il en fait trop, il gesticule, nous montrant comment lever les bras en l’air, et quand applaudir. C’est comique, c’est rigolo, et c’est pas méchant. On se marre, et on se régale de tous ces spectacles… Voilà un instant précieux qui n’était pas prévu, pas programmé, totalement improvisé, de ceux que l’on croise souvent dans cette ville chaleureuse.
A Buenos Aires, bien sûr, il y a le Tango. Tango de rue, ou celui des cafés comme on vous l’a déjà raconté. Le Tango de rue, lui se découvre au hasard d’un carrefour. Des couples aux vêtements moins scintillants s’enlacent et s’unissent au son du petit bandonéon et de l’harmonica. Même sans paillette, le spectacle est puissant. On aime.
Partout dans les grandes rues, on zigzague entre les vendeurs ambulants et les cassures des trottoirs. Les travaux sont partout, ça fait du bruit, c’est poussiéreux, mais la vie continue à circuler tranquillement tout autour.
Dans le quartier de Palermo, on aime bien se promener.
L’ambiance est plus au village, avec ses petites places ombragées où les pigeons nous attaquent sans relâche pour venir piquer les cahouètes de notre apéro. C’est le gang des pigeons, on l’observe s’ébrouer autour de nous, certains plus malins se posent même sur nos têtes. C’est rien, un pigeon, c’est con, mais ça nous occupe un moment. Parce qu’on est tranquilles, apaisés, et qu’on s’amuse vraiment de rien.
Sur le chemin, on s’arrête manger une glace, il y en a partout. Une sacré concurrence aux Italiens, quoique c’est certainement eux qui les ont ramenées jusqu’ici. Les parfums sont alléchants, Dulce de Leche et Mousse au Chocolat sont mes préférés… Et quand c’est pas les glaces, c’est les limonades qu’on s’envoie. Les vraies, celles avec le citron. Délicieusement rafraichissantes quand la chaleur se fait trop forte.
Buenos Aires est une ville qui respire. Des espaces verts, il y en a partout. Moi, mon préféré, c’est le jardin botanique, parce qu’il est plein de chats. De beaux chats, dodus et au poil brillants viennent paresser ici, au soleil. C’est un régal pour les amis de ces bêtes qui se laissent caresser. Oui, m’enfin vite fait et pas trop quand même, parce que ça reste des chats-rois !
A San Telmo, la balade est agréable le dimanche.
C’est jour de marché.
Les stands se partagent le terrain avec les Asados. On s’arrête pour trifougner un ou deux objets, puis on va s’enfiler une grillade! Il fait beau, la musique, le bruit est partout, on dirait une fête. Au tournant de la rue, on arrive enfin à la statue de Mafalda. C’est ma mère qui aimait bien Mafalda, et je sais pas pourquoi, moi aussi je l’aimais bien, petite. Pourtant, c’était pas vraiment pour les enfants. Quino s’en servait plutôt comme personnage satirique, pour dénoncer les travers des politiques capitalistes. Moi ce qui me faisait marrer, c’est que Mafalda, elle râlait tout le temps. A défaut d’avoir bien compris à l’époque, on s’offre une photo avec sa mascotte, et je me promets de la (re)lire en rentrant.
Le soir, la ville vrombit encore plus qu’elle ne vit
Sur l’avenue Corientes s’animent les cabarets au rythme infernal des shows de Tango. Des artistes se produisent dans la rue. Hier ils repeignaient l’asphalte à grands coups de rouleaux pendant que d’autres tambourinaient leur djembé. Notre pizza de chez Guerrin à la main, on les observe 5 minutes avant de rentrer tranquillement.
Bien sur, il y a des quartiers à éviter. Il y a des comportements à éviter. Ne pas sortir ses liasses en public, ne pas porter de bijoux trop voyants. Ne pas être imprudent et ne pas tenter.
Ici, la crise économique de 2001 n’a pas encore fini de ravager les gens. Beaucoup sont encore sur le carreau, et depuis 10 ans, certains ont trouvé d’autres moyens de s’en sortir, une économie parallèle s’est développée. On refilent des faux billets, on arnaque un peu. On veut des dollars aussi, car le peso, on y croit plus, ça ne vaut plus rien, aujourd’hui ou demain. Dans la rue, beaucoup de gens embarquent les poubelles dans la ruelle, à l’écart, pour les dépouiller tranquillement. Les cartoneros sortent chaque soir, tirant leur chariote qui ramènera le butin. Des gens un peu fous, on en croisent aussi, dans des rues moins animées, où on évite de trainer. C’est comme partout, sauf peut être à Tokyo! Mais comme tous ces pays touchés par la crise. Ici, ça fait 10 ans qu’ils la vivent la crise. La fameuse, celle qui paralyse notre Europe, qui nous entraine dans la sinistrose.
Pourtant ici, on ne la ressent pas, la sinistrose. Comme quoi.
Alors que j’écris dans notre appartement, me parviennent des airs d’accordéon, et des chants argentins. Des gens tapent des mains, l’air est diablement entrainant. Il y a une fête pas loin, c’est sûr. Ca s’emballe dans nos coeurs, nos pieds battent la mesure… on a envie de voir, oui, oui, on va y aller!
Si vous avez raté notre voyage en Argentine:
- Comme un air de Tango
- Buenos Aires ville coup de coeur
- Le Glacier Perito Moreno et Upsala
- Aerolinas Argentina, à eux de nous faire préférer le bus
- Bref, on a fait de l’Hélico (survol chutes iguazu)
- Ushuaia, le bout du monde
- Iguazu, Marie Claude et les copains
- De Salta à Humahuaca
- Retour à Salta et traversée du désert
- Bilan de notre voyage en Argentine
Infos et conseils pratiques Argentine
6 comments
Comment by Philippe
Philippe 9 February 2013 at 21 h 20 min
Génial, on reprend une bouffée de B.A à te lire. On ne va pas pouvoir sortir tout ça de nos têtes, et puis on ne le souhaite pas…. :)
Nous regrettons de ne pas y avoir séjourné plus longtemps. Mais le récit décrit avec fidélité ce que nous avons ressenti.
Bisous
Comment by David
David 1 March 2013 at 20 h 34 min
Bonjour,
J’adore le style ! Superbe article :-)
Nous avons aussi lu et entendu des dizaines d’histoires sur Buenos Aires et alors que nous y passons quelques jours prochainement, votre article nous donne l’envie de découvrir cette ville plus que jamais!
Merci pour ça !
Comment by Nowmadz
Nowmadz 3 March 2013 at 14 h 44 min
Bonjour David,
Merci pour ton commentaire ;-) Buenos Aires fait partie de ces rares villes où on se sent vite très bien! A condition d’être normalement prudent et censé, il ne peut rien vous arriver… Jetez un œil a notre rubrique infos pratiques, nous y avons mis le lien de l’appart que nous avions loué la bas. 27€/jour et situé a deux pas de la rue Corientes, y’a pas moins cher ni plus central! On espère que votre expérience là bas sera aussi bonne que la notre!
À bientôt
Comment by LadyMilonguera@Talons hauts & sac a dos
LadyMilonguera@Talons hauts & sac a dos 30 March 2013 at 10 h 36 min
Quel plaisir de découvrir cette ville à travers ton billet !
Comment by Amandine@Unsacsurledos
Amandine@Unsacsurledos 10 September 2013 at 7 h 41 min
Merci pour cette bouffée d’air frais de Buenos Aires !
Cela change de ce que l’on entend habituellement, et à travers vos ressentis, c’est (presque) comme si j’y étais …
Je suis allée dans cette ville il y a quelques années, mais malheureusement uniquement pour attraper un avion, et n’y suis restée que 2 jours par manque d’argent et de temps.
Par contre, je logeais chez une argentine, qui nous a fait découvrir sa ville. C’est pour moi l’une des meilleures façon de visiter ; j’en garde de très beaux souvenirs :)
J’y retournerai un jour, c’est sûr !
Pingback: Voyage en Argentine: notre guide pour préparer votre séjour – Nowmadz