Dans le monde merveilleux du voyageur au long cours, celui-ci passe parfois pour un super héros aux yeux du quidam qui n’est jamais parti plus loin que le bout de son jardin.
C’est vrai quoi, partir, si longtemps, tout lâcher, explorer, découvrir l’inconnu, ouaah ! On raconte nos histoires et beaucoup nous envient: on a fait un trek merveilleux dans les montagnes de l’Himalaya, on a sauté en parapente, on a fait une croisière dans les Whitsundays, on a exploré le fabuleux désert de l’Atacama, on a traversé l’Australie, on a découvert des fonds marins, on a mangé du cochon d’Inde et des scorpions, on a admiré des dauphins, des tortues d’eau et des alligators, on a serré la pince aux Moais de l’Ile de Pâques. On a enchainé les vols, les trajets en bus, en train, en tuk-tuk et en scooter, on est tombés, on s’est fait mal, mais on n’a même pas eu peur, on a pris des taxis dans des villes où le Guide du Routard dit “attention aux chauffeurs de taxi” et il ne nous est jamais rien arrivé… on a vu Obama et Jay Z, et le Cow boy tout nu de Times Square…. tout ça, c’est vrai, on l’a vécu, et pour beaucoup, ça peut sembler extraordinaire.
Peut être que vous, qui me lisez, ne vivrez jamais la moitié de ces expériences et que pour ces raisons, vous nous enviez. (avant de penser qu’on se la pète grave, lisez ce qui suit, hihi)
Sachez toutefois qu’il y eut dans tous ces mois, moult moments où, non, on n’a pas pu…
Pas pu aller au delà, de notre fatigue, de nos préjugés, de nos peurs, de nos frayeurs. Il y en a eu plusieurs, de tels moments. Et aussi belle fût cette expérience, il n’en est pas moins vrai que nous sommes avant tout partis avec nous même, et tous les défauts que cela comporte. Prendre sur nous, repousser nos limites, on l’a fait la plupart du temps. Aujourd’hui, après cette expérience, il est clair que nous sommes beaucoup plus confiants. Nous ne sommes pas des super héros, non, on n’a rien accompli d’extraordinaires, on est simplement sortis de nos sentiers battus, on s’est juste aventurés plus loin.
Mais revenons plutôt à ces moments où justement, on n’a pas pu. L’un d’entre eux me revient en mémoire, comme un vestige bien vivant d’un voyage pourtant terminé, mais que je ne cesse de me remémorer. Allez savoir pourquoi, je pense encore beaucoup à l’Inde. Parce que notre passage en Inde est, je pense, l’un des moments très fort de notre voyage. Parce qu’il nous a bouleversés, chamboulés, et justement, mis face à nous même.
Les débuts en Inde, si vous vous en souvenez, ont pour moi été bien difficiles. Je ne saurai jamais décrire l’impression que j’y ai ressenti dés les tous premiers jours, tant elle était justement unique et jusque là, inconnue. Mélange d’attraction et de malaise terrifiant, toujours est-il que j’ai avancé souvent péniblement durant la vingtaine de jours que nous avons passé là bas. La misère, la pauvreté, la saleté, le bruit omniprésent n’étaient que les décors d’une chose singulière qui nous frappait alors: le fatalisme étrange qu’il semblait y régner. Je veux dire, des pays pauvres, on en a traversés. On n’est jamais blasés face à cela. Certains villages de Chine, l’Indonésie, puis le Népal nous ont offerts des visions souvent terrifiantes de misère et de pauvreté. Mais pour autant, nul part ailleurs qu’en Inde, les habitants semblaient autant s’en accommoder. En Inde, on aurait dit que celui qui n’est pas né dans une bonne place cette vie-là attendra simplement la vie suivante. Il n’essaiera pas d’améliorer sa vie, de travailler dur pour grimper les échelons, ou de gagner plus d’argent. Et puis d’ailleurs, il ne le peut pas vraiment, ça lui est même interdit, là où il est né il restera, un point c’est tout.
C’est donc dans cet état d’esprit chaotique que nous avons traversé la province du Rajasthan, observateurs passifs d’une réalité qui nous dépassait. Nous avons vu des hommes marcher des kilomètres pour honorer un Dieu, certains rampaient à même le bitume. Nous avons traversé un temple rempli de rats, d’odeurs de rats, et de crottes de rats. Nous avons vu ceux qui se baignaient et buvaient une eau maronnasse où nous n’aurions jamais osé tremper un pied. Nous avons observé les vaches, les poubelles et les détritus parsemés tout le long des villes, nous avons aperçu les hommes qui déféquaient, cul nu à notre vue, sur le bord des routes. Parallèlement, nous étions émerveillés, par les palais, les sourires, les saris, les saveurs. Le mélange était surprenant, pénétrant, et bien souvent gênant.
Et puis un jour, notre route nous a amenés au désert de Thar, aux portes de Jaisalmer. Auparavant, nous nous étions arrêtés au Parc aux enfants, et nous étions déjà pas mal chamboulés. Notre gentil organisateur avait insisté pour que nous ajoutions une prestation qui devait à coup sûr nous régaler: passer 2 jours dans le désert, y dormir à la belle étoile, dans le petit village de Khuri où nous pourrions également assister à un spectacle traditionnel.
Arrivés là, le côté gênant de la chose fût tout d’abord le gros manque d’authenticité. Bien sûr il s’agissait d’un truc à touristes. En même temps, on peine à imaginer que les habitants puissent tous les soirs se rincer l’oeil devant un spectacle traditionnel avant d’aller gentiment dormir à la belle étoile! Il ne pouvait s’agir que d’un truc special touristes, et comme souvent, ça met mal à l’aise. Dans le désert où nous sommes partis cavaler à dos de dromadaires, les files de touristes s’allongeaient, me rappelant péniblement une expérience quasi identique que j’avais déjà vécu en Tunisie. Mais Julien n’avait lui, jamais monté de dromadaire, alors je fis bonne figure.
Après la balade, notre guide sur place nous proposa les deux options de la soirée.
1) Dormir en plein désert, à la belle étoile, sur un lit de fortune composé de couvertures soigneusement fournies par notre hôte
2) Dormir dans l’une des maisons de terre présentes dans le village, chez l’habitant.
Fatiguée, agacée par les épreuves des jours passés, j’écartais d’office la proposition n°1. Moi, dormir dans le désert, avec les scorpions et les serpents? Même pas en rêve. Je préférais encore rester dans la voiture du chauffeur, et tant pis pour l’expérience extraordinaire que cela promettait d’être (toujours selon notre hôte). Je me rabattais donc sur l’offre n°2, et l’on me fit immédiatement pénétrer dans l’une des dîtes maisons de terre.
Et là, non, j’ai pas pu.
Comment vous dire? Il y a des choses sur lesquelles je peux m’asseoir, des principes que je peux parfois oublier. Faire l’impasse sur une douche, un brossage de dents. Ne pas dormir 48H d’affilés, ou dormir dans un aéroport. Dormir dans une chambre avec des cafards, des bedbugs ou des grenouilles, j’ai pu le faire aussi, parce que j’avais réussi au préalable à identifier l’ennemi. Je savais de qui il s’agissait, et comment m’en prémunir.
Mais là, dans la maison de terre, il régnait un noir absolu. Nulle fenêtre ni ampoule pour éclairer l’endroit et l’amoncellement de couvertures à l’odeur inquiétante constituant l’unique meuble de la pièce: notre lit. Notre dit lit.
Je suis ressortie immédiatement de la pièce avec l’espoir fou qu’il y avait eu une erreur, qu’on nous avait mal orientés. Certes, je ne m’attendais pas à un 4 étoiles, et je m’étais déjà faite à l’idée de me débarbouiller dans l’unique lavabo présent dans l’établissement, situé dans la cour, et à la vue de tous. J’acceptais de ne pas aller aux toilettes, de ne pas prendre une vraie douche, et pourtant Dieu sait si ça pue, un dromadaire, et nous puions donc tout autant. Mais la maison de terre, non, ça, j’ai pas pu. J’imaginais déjà les milliers de bestioles qui s’amassaient sous ces couvertures qui n’avaient jamais dû voir le jour, et encore moins être secouées. Bien sûr, j’aurai pu partir en exploration, armée de ma frontale, mais l’idée même d’en soulever un pan me révulsait, tant l’odeur dégagée était détestable.
Alors j’ai fondu en larme. J’ai pleuré, pleuré, comme souvent j’ai pu le faire en Inde. Parce que je n’ai pas pu, non, aller au delà de mes préjugés, et de mes peurs. Je n’ai pas pu, non, juste profiter de ce moment qui était pourtant unique (Dieu merci!) où nous étions tous les deux aux portes du Désert du Thar, dans un pays lointain. Je n’ai pas pu transgresser mes a priori, et ne pas juger ces gens qui nous accueillaient pourtant si gentiment. J’étais en colère, non pas contre eux, ni contre la maison de terre, mais contre moi même. Parce que j’étais incapable d’avancer, d’aller plus loin, de faire, malgré tout. Je leur ai fait de la peine, je le sais, car il a fallu leur dire que non, nous ne resterions pas. Il a fallu rappeler notre chauffeur, qui nous emportés, sous les yeux ébahis des habitants de Khuri, loin de là, à Jaisalmer, dans un hôtel proprement dit. Je suis partie, d’apparence fière mais au fond terriblement honteuse. Le chauffeur, étonné, ne m’a pas comprise, évidement. Et je ne pouvais pas lui dire que non, définitivement, la chambre était trop sale pour moi. Mais qui étais-je, pour en juger? Et comment oserai-je? Nous étions en Inde, dans l’une des contrées les plus pauvres du pays, et qui plus est aux portes d’un Désert, c’est à dire loin des commodités que l’on trouve à peu près dans les villes.
Ce moment, je l’ai vécu péniblement. Nous avons quitté l’endroit, répondant ainsi à mes souhaits, et pour autant, je n’étais pas contente. Comme tous ces autres moments du voyage qui nous ont rappelé, en nous ramenant sur Terre, que non, décidément, nous n’étions pas des héros.
Parce que, peu importent les distances, les lieux où nous avons pu nous retrouver, et même si certaines de nos peurs ont pu être repoussées, d’autres sont restées, et nous ont alors empêchés d’avancer. Ces moments, on y repense. Parfois on regrette. On aimerait revenir en arrière, effacer. Mais la plupart du temps, on sait qu’on n’aurait pas pu faire mieux. Car finalement, ne sommes nous pas – juste – humains?
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57 comments
Comment by Teaso
Teaso 16 February 2014 at 20 h 49 min
Le but des voyages est de découvrir, explorer toutes ces choses qu’on n’a jamais vues ou vécues dans notre pays et si dans la plupart des cas, on s’émerveille face à la nouveauté, il y aura toujours un côté obscur auquel il faut se confronter, car c’est la réalité et ça fait partie des caractéristiques d’un pays. Je t’avouerai honteusement aussi que je n’oserai jamais aller en Inde. C’est vrai qu’il ne faut pas se limiter aux stéréotypes ou aux reportages TV, mais me connaissant, je sais que je ne serai pas assez forte psychologiquement pour supporter ce que tu as vécu. J’ai vu des choses aussi dans les campagnes cambodgiennes qui m’ont bouleversé et qui me faisaient détester, mais ça restera dans tous les cas une expérience humaine que je n’oublierai jamais.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 14 min
L’Inde est sans contexte une destination totalement… unique. Pour autant, et malgré toute la douleur que jai parfois pu y ressentir, je ne regrette pas du tout d’y être allée… après coup :) Merci pour ton passage…
Comment by fafa
fafa 16 February 2014 at 20 h 55 min
Quel bel article… on a beau avoir une âme d’aventurier, on a nos limites, c’est propre à l’humain. Bonne continuation ;)
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 15 min
Merci Fafa, merci pour ton gentil commentaire. Bonne route à toi!
Comment by diamntnoir
diamntnoir 16 February 2014 at 22 h 10 min
Magnifique article ! J’aime beaucoup votre sincérité.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 15 min
Merci pour ton commentaire Diamant Noir, merci vraiment ;)
Comment by Jennifer
Jennifer 17 February 2014 at 1 h 43 min
Je veux écrire quelque chose d’aussi profond que ce que je viens de lire, mais les mots me manquent. Je ne peux que dire que tu as mis en mots plusieurs des choses que ressentent les voyageurs. Merci!
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 52 min
:) Merci à toi Jennifer, c’était écrit avec le coeur, simplement, même si c’est jamais simple de revenir sur des échecs, ou des souvenirs moins beaux que ceux que l’on préfère souvent conserver… Merci, et à bientôt ^^
Comment by Dominique Roy
Dominique Roy 17 February 2014 at 6 h 54 min
Bravo pour cet article que j’ai découvert grâce à Corrine Stopelli qui l’a mis sur son mur. J’ai peine à expliquer aux gens comment il n’y a rien de si extraordinaire dans le voyage sinon que des gens ordinaires qui se sortent volontairement de leur confort pour mille et une raisons toutes aussi valables les unes que les autres. Je n’ai jamais trop aimé avoir sur moi des yeux ébahis me demandant de raconter mes aventures puisque je trouvais cette attention démesurée pour le supposé “exploit” accompli. Je pense que vous avez réussi à mettre des mots sur mon malaise puisque moi aussi, comme nous tous, ai eu des moments de faiblesse au cours de mes voyages et de me faire prendre pour un grand explorateur me laisse toujours un petit goût d’imposture. Bref, vous avez une belle plume pour exprimer ce que je n’ai jamais pu…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 53 min
Merci Dominique, ce commentaire nous touche beaucoup. Merci à Corinne aussi de t’avoir aiguillé chez nous, et au plaisir de te recroiser un jour, ici, ou ailleurs…
Comment by stefan
stefan 17 February 2014 at 12 h 29 min
ça arrive un moment ou à un autre ce genre d’expériences car avec toutes les nouvelles aventures et ce condensé d’expérience fait que un jour, on n’y arrive plus et c’est ce qui t’est arrivé.
En tout cas, c’est très bien écrit et ça m’a fait repenser à une expérience que j’ai eu. Dans un voyage, le bon comme le mauvais fait grandir.
J’aime quand les choses ce passent mal de temps en temps car ça me fait réaliser que je n’ai pas été à la hauteur ou que le problème vient de moi.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 17 h 00 min
Tout à fait, Stefan, ces souvenirs et ces moments sont tout aussi “utiles” que les autres, si ce n’est plus.. Y repenser, les comprendre permet d’en apprendre un peu plus sur soi, de savoir un peu mieux ce qu’on “vaut”, et ce dont on est capable…
Comment by JDroadtrip
JDroadtrip 17 February 2014 at 20 h 01 min
Waouhhh !! Quel souvenir… Au final, même si on veut parfois dépasser ses limites, par moment, c’est réellement difficile d’aller au-delà ! Je crois que si je voyageais à deux comme toi, j’aurais certainement réagis comme toi voir même plus vivement… mais seule……. je t’avoue que je crois que j’aurais fermé ma gueule et j’aurais trouvé une solution à ma sauce pour pas dormir la dedans… et j’aurais surement choisi la belle étoile :p Après je sais à quel point l’Inde est un pays ou il faut avoir de sacrée tripes donc… mais quand on choisit de voyager seule, on a que son propre instinct pour décider de ce qu’on doit faire !
Mais chapeau !!! Et au final, y’a pas de honte à avoir, juste des limites :)
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 19 min
Merci Jenny… disons que même si j’ai été totalement en accord avec moi même, je garde un souvenir douloureux de ce passage là bas. Les gens étaient si pauvres, et nous accueillaient avec le sourire, ça fait mal au coeur rien que d’y penser.. Mais je restais campée sur mes positions, impossible de revenir sur ma décision… ffff, dur dur !
Comment by Grain
Grain 17 February 2014 at 20 h 39 min
je crois que l’important c’est d’avoir compris d’où était venu le malaise !
je suis claustro… déjà rien que pour cela j’aurais dormi à la belle étoile ! et puis dormir à la belle étoile c’est tellement magique!
Mon “truc” quand je voyageais un peu “roots” : toujours avoir mon “sac à viande” à moi pour dormir dans “ma crasse à moi” :)
sinon : bel article !
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 21 min
Merci Grain! Et pourtant, on avait bien aussi notre sac à viande également… Mais même avec ça, non, non,je ne pouvais pas ^^
Comment by Rachel @ Blog voyage Découverte Monde
Rachel @ Blog voyage Découverte Monde 17 February 2014 at 22 h 23 min
C’est tellement bien dit ça Lydia! c’est vrai que chacun d’entre nous avons ses limites. Plus loin pour certains et moins pour d’autres. Avec la fatigue, les blues, nos besoins qui reprennent le dessus, il arrive parfois qu’on ne puisse pas aller plus loin comme tu dis si bien. Nombre de fois que je me dis que j’aurais dû faire telle ou telle autre chose, car ca aurait été une expérience unique. Mais je ne suis pas la plus courageuse, alors je me limite souvent. Mais au moins je me respecte et je vis les choses pour moi, pour mon bien-être et non pour avoir les histoires les plus exceptionnelles à raconter. J’image dans ta situation que le malaise était grand et la honte face à ces gens qui ne comprendront jamais. Mais pour une occidentale`, où nous avons des standards très élevés, tu étais déjà allée très loin. Beaucoup plus que plus auraient osé dans leur vie. Mais on a tous nos propres limites et il faut savoir les écouter.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 24 min
Oui, après en y repensant, je regrette, mais je sais que je n’aurai pas pu aller au devant de cette “peur” là. Je suis comme toi, j’ai besoin avant tout d’être en accord avec moi même, et de ne pas faire les choses uniquement pour épater les copains au retour. Alors, oui, il y a des choses que je n’ai pass pu/voulu faire pendant ce voyage… tant pis! Merci pour ton gentil commentaire en tous cas Rachel, à bientôt!
Comment by Votre Tour Du Monde
Votre Tour Du Monde 17 February 2014 at 22 h 50 min
Quelle franchise! Ton témoignage est extrêmement touchant. Sans vouloir te juger, je pense que, pour le coup, tu es trop dure avec toi-même, car effectivement comme tu l’écris si bien, nous somme “juste” humain. Tu as du vivre des moments très durs pendant ces 20 jours en Inde et ce moment où “tu n’as pas pu” était peut la goutte d’eau qui a fait débordé vase.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 17 h 01 min
Oui, c’est tout à fait ça, “juste” humain, mais pfff… c’est pas facile de s’avouer faible ou vaincu!
Comment by Vanessa@MiettesDeVoyage
Vanessa@MiettesDeVoyage 17 February 2014 at 23 h 55 min
Quel bel article. Je trouve très touchante la façon dont tu racontes cette expérience qui, il faut l’avouer, peut arriver à n’importe quel globe-trotter qui sort un temps soit peu des sentiers battus et de son confort. Juste une question : est-ce que tu penses que tu aurais pu sauter la pas dans les mêmes conditions si tu n’avais pas eu toute cette fatigue et ce ras le bol accumulés en Inde les jours d’avant ? Par exemple si ça t’était arrivé dans un pays dans lequel tu te sens bien, en confiance etc ?
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 28 min
Merci de ton commetnaire Vanessa… J’aimerai répondre à ta question, mais je ne suis pas sûre de ma réponse, héhé! En effet il y a beaucoup de fatigue et de raz le bol dans ma décision, c’est clair. Maaaaiiis… c’était vraiment “sale” selon moi, et quitte à passer pour la princesse au petit pois, je crois bien que non, définitivement non, je n’aurai pas pu… :)
Comment by Manu @ VoyageAvecNous
Manu @ VoyageAvecNous 18 February 2014 at 8 h 45 min
Super récit ! Merci pour la sincérité et c’est normal d’avoir des choses qu’on n’a pas envie de faire !
Bravo en tout cas
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 29 min
Merci Manu! Pour ton passage et ton commentaire! A bientôt ;)
Comment by Anne-Charlotte
Anne-Charlotte 18 February 2014 at 8 h 58 min
Très bel article. Merci d’avoir partagé cela avec nous.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 30 min
Merci Anne Charlotte de m’avoir lu.. au plaisir de te recroiser par ici, ou ailleurs !
Comment by Flo
Flo 19 February 2014 at 12 h 57 min
Comme d’habitude je suis touchée par la sincérité de ta plume qui traduit au plus près vos aventures et expériences.
Voyager c’est repousser ses limites, s’y confronter voir parfois même ne pas pouvoir les franchir…
L’Inde me fascine je n’ai pas voulu y partir seule et je suis toujours ambivalente à la perspective de découvrir ce pays qui me terrifie: un jour peut être…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 32 min
Un jour peut être Flo, je pense que c’est malgré tout une belle expérience, totalement unique, que j’aime, après du recul… Peut être pourrais tu y aller accompagnée, l’immersion serait moins brutale? En tous cas merci pour ton passage, j’espère que tout va bien pour toi! Bises!
Comment by Mario
Mario 20 February 2014 at 2 h 06 min
Un très beau texte. C’est poignant, touchant et triste à la fois. On sent l’émotion, la sincérité, et surtout l’embarras causé par le refus de dormir dans cette maison et la crainte de vexer les gens sur place. En effet, chacun a ses limites, et nous ne sommes que des humains…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 34 min
Merci Mario, pour ton passage, ton commentaire et ta compréhension… Ce souvenir me désarme rien que d’y repenser … Tristesse, oui, d’avoir peiné ces gens qui me semblaient appartenir à un monde tellement différent du notre… Parfois, il est juste impossible de relier nos 2 mondes…
Comment by Jane McCandless
Jane McCandless 24 February 2014 at 19 h 57 min
Wahou, merci. Un très bel article, une très belle plume… pleins d’émotions dans ce texte ! Et effectivement, nous sommes “juste” humains…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 February 2014 at 16 h 39 min
Merci Jane! Pour ton passage et ton gentil message :) A bientôt!
Comment by Adele+Thomas
Adele+Thomas 27 February 2014 at 13 h 05 min
On a parcouru l’Inde pendant 3 semaines et on comprend immédiatement ce que tu as pu ressentir, même si nous n’aurions pas su le retranscrire aussi fidèlement que toi…
Avant l’Inde, nous avons éte en Chine, en Thaïlande et aux Philippines qui nous ont “preparés” à affronter cette misère que tu décris si bien… Mais en vain, la réalité est toute autre !!
Nous découvrons votre blog à mi parcours de notre TDM et nous vous adressons toutes nos félicitations pour la qualité des photos et de la rédaction.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 12 March 2014 at 14 h 47 min
Merci à tous les deux pour votre témoignage… On a beau se préparer à tout, je crois que le choc de l’Inde est inévitable… :)
Comment by Amandine@Unsacsurledos
Amandine@Unsacsurledos 14 March 2014 at 11 h 27 min
Revenue, du Cambodge, je me promène au hasard sur le net, et de fil en aiguille, j’arrive sur Vie Nomade et sa page Facebook, et là je vois le lien “j’ai pas pu” … Cela m’a intrigué.
Et je dois dire que je suis ravie de t’avoir lu, savourant chacun de tes mots, ressentant l’environnement si contrasté de l’Inde, que je ne connais pas (encore).
Nous ne sommes “que” des êtres humains, les limites sont inhérentes à notre condition d’être imparfaits, en constante évolution.
Lors de ce dernier voyage, j’ai souvent eu aussi cette prise de recul et parfois ce sentiment de mal aise face à mon regard occidental sur la pauvreté et la misère locale. Comment oser juger ? Mais nos idées sont là, nos comparaisons viennent sans le vouloir, et même si certains mots restent sur le bout de la langue, c’est trop tard, c’est pensé : c’est sale, c’est trop peu confortable …
Je pense à ce Cambodgien rencontré lors d’une balade à vélo, qui nous invite à boire son infecte alcool de palme chaud, sur le pas de sa petite maisons, envahie par une termitière et reposant sur une marée de déchets. Je suis bien contente d’avoir une gastrite et d’avoir du décliner son offre : François avait la nausée à boire son verre d’une propreté on ne peut plus douteuse, avec un goût de fermentation et une odeur … Mais il a su arriver au bout, pas sûre que moi-même j’aurais pu.
Un grand merci en tout cas pour ce partage, tout en nuances et authentique : le voyage par moment, c’est “trop”, on peut craquer, lâcher de lourdes larmes. Pas de tristesse, de colère souvent face à soi-même, et surtout de “trop plein émotionnel”, de besoin d’un cadre “vide”, rassurant, hors de tout. Comme un enfant qui stoppe le jeu en criant “maison” en se mettant plus haut : une petite pause pour reprendre de plus belle l’aventure du voyage ;)
Comment by Nowmadz
Nowmadz 25 March 2014 at 15 h 54 min
Ahah, j’imagine bien la scène vécue au Cambodge: c’est le genre de situation qu’on a vécu mille fois en Inde, toujours. On te tend un verre, une tasse, et dans tout ton corps, il y a comme des gyrophares rouges qui s’activent: “alerte, alerte, gastro en vue!!!” … On a croisé les doigts et fermé les yeux, souvent, et heureusement, rien de grave ne nous est jamais arrivé! Mais, ffff…
Merci pour ton commentaire en tous cas, Amandine, auquel je mets un peu de temps à répondre, avec mes excuses… ces derniers jours me voient occupée vers de nouvelles aventures, différentes, celles ci, mais toujours passionnantes :)
A bientôt!
Comment by Romain
Romain 19 March 2014 at 10 h 40 min
Merci de nous faire partager des moments où le temps semble s’être arrêté. Merci pour ce témoignage très émouvant! Merci de raconter tout haut ce que nombreux d’entre nous vivons tout bas. On dit qu’il faut tirer les leçons des épreuves et c’est peut-être ça qui nous rend plus fort….dans la mesure où elles nous aident à mieux nous connaitre et ainsi à mieux nous accepter.
A bientôt
Comment by gregori
gregori 6 April 2014 at 15 h 29 min
bonjour,
Que d’émotions très justement verbalisées sur l’Inde en général.J’ai d’abord pensé que je devais reprendre l’avion illico…la misère consentie, les contrastes culturels, les bruits, les odeurs, les regards d’adultes et ceux des enfants, les mains fripées d’une vieille dame prenant les miennes qui viennent de lui donner des fruits,
vous avez magnifiquement analysé vos limites et les limites de l’être, celui qui sait voir, sentir et entendre avec ses contradictions.
J’aime beaucoup lire vos”aventures”
Bonne continuation, moi je pars vers le Pérou..
Marie
Comment by Max
Max 29 April 2014 at 11 h 36 min
“tout ça, c’est vrai, on l’a vécu, et pour beaucoup, ça peut sembler extraordinaire. Peut être que vous, qui me lisez, ne vivrez jamais la moitié de ces expériences et que pour ces raisons, vous nous enviez.”
Quand je lis ca, j’ai plus envie de continuer le reste de l’article. Ca va le melon ?
Il me semblait que le voyage pouvait procurer de l’humilite… Quoique, pour ca, disons que c’est deja rate a partir du moment ou vous avez creez un blog, car cela va a l’encontre de cette notion en perdition.
Bref, ca ne m’etonne pas que vous soyez incapable de dormir a la belle etoile.
Au revoir, je doute que nous nous croisions au cours d’un voyage…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 29 April 2014 at 12 h 48 min
Mon pauvre Max… Il faut lire, TOUT lire, avant d’écrire…
Comment by Jennifer
Jennifer 30 April 2014 at 2 h 47 min
Bizarre, quand même, de lire des blogues si on n’a pas envie de les lire pour manque d’humilité…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 30 April 2014 at 10 h 45 min
Oui bizarre en effet… beh bon, c’est comme dire “bonjour, j’ai pas lu votre article, mais je voulais vous dire qu’il est nul”… Bon, il faut de tout hein! :)
Comment by Alexandra
Alexandra 25 July 2014 at 14 h 25 min
Que d’émotion dans cet article, je l’avais déjà lu sur mon téléphone il y a quelques temps, je pensais avoir commenté car il m’avait touchée, et puis non, alors je l’ai relu, et j’aime beaucoup cet article car il me fait passer du rire aux… alors pas aux larmes quand même mais bon, je comprends bien ce sentiment de “ah non là j’peux pas”, et bref, j’étais bien émue face à ta réaction et surtout tes questionnements suite à cette histoire de la cabane de terre. Juste merci de partager tout ça.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 26 July 2014 at 21 h 46 min
Merci à toi Alexandra pour ton commentaire :-)
A bientôt
Comment by ANISSA
ANISSA 15 November 2014 at 20 h 21 min
on a tous deja ressenti ce moment bien singulier lors de nos voyages mais oser le d ecrire c est pas donner a tous
j ai choisi l inde pour mon prochain voyage de 4 semaines je ne visiterais pas tte l inde j ai donc fais le choix du Tamil nadu et kerala goa le sud en bref peu etre un crochet vers mumbai a voir
malheureusement je ne peux partir qu en juillet aout pour partir 4 semaines mes enfants et mon mari sont de l aventure
au plaisir
Comment by Nowmadz
Nowmadz 17 November 2014 at 14 h 06 min
Bonjour Anissa, merci de ton commentaire et ton passage ici :) L’Inde du Sud est réputée plus douce que le nord et du moins le Rajasthan…Nous te souhaitons un très beau voyage, il ne manquera pas de te troubler certainement, ce pays étant, du Nord au Sud, totalement incroyable!
Comment by Franck
Franck 24 December 2014 at 12 h 38 min
Votre article est très touchant car il nous met face à nos contradictions. Je trouve cela très bien de pouvoir l’exprimer et d’exposer vos limites. Vous êtes très lucide en parlant de votre sentiment de “honte” qu’on a tous ressenti un jour sans forcément se l’avouer et l’avouer tout court. Beaucoup de gens n’ont pas cette lucidité alors qu’ils ont fait beaucoup moins de choses que vous. Comme vous dîtes, nous ne sommes que des humains…
Je viens de découvrir votre blog et il est très intéressant. J’ai commencé par les 2 petites vendeuses en Indonésie et ça m’a donné envie de lire la suite. Merci pour ces moments
Comment by Nowmadz
Nowmadz 29 December 2014 at 20 h 07 min
Merci beaucoup Franck, ce petit mot nous va droit au coeur! Bonne lecture et à bientôt, ici ou ailleurs ;-) Bonne fin d’année!
Comment by Amélie - Ma Maison sur le Dos
Amélie - Ma Maison sur le Dos 22 January 2015 at 1 h 52 min
Magnifique article!
Les première lignes m’ont fait sourire, je me suis pas mal reconnue dans ce que tu décrivais.
Puis tu racontes ton anecdote en Inde et là on est intrigué, passionné et on dévore la fin de ton histoire sans même s’en rendre compte! C’est tellement vrai et humain ce que tu décris. Au final, tu écris une anecdote personnelle mais on se reconnait tous dans tes paroles!
Ton histoire et la manière dont tu interprètes ta réaction m’ont beaucoup touché.
Bravo et bons voyages!
Comment by Nowmadz
Nowmadz 22 January 2015 at 20 h 50 min
Merci Amélie, pour ton passage et ton message… Je crois, j’espère qu’on a tous été confronté en effet à ce genre d’expérience lors de nos voyages. Sortir de sa zone de confort, on en parle souvent, c’est facile à dire, mais à faire: jusqu’à un certain point… à bientôt, et bon voyage à toi également!
Comment by Nathalie
Nathalie 6 February 2015 at 12 h 27 min
Un grand merci pour ce partage! Parler de manière intéressante de ses faiblesses n’est vraiment pas simple! Tu as très bien su expliquer et captiver le lecteur! Oui, il y a des humains derrière les “héros” voyageurs! Merci de le rappeler à la blogosphère! :-)
Comment by mes Souvenirs de Voyage
mes Souvenirs de Voyage 1 January 2016 at 19 h 59 min
Bravo pour l’article et l’élan de sincérité et de franchise qu’on y perçoit. Je trouve ca très humble de reconnaitre que nous ne sommes pas des héros comme tu le dis si bien… Parfois on sait repousser ses limites et les voyages le permettent, d’autres fois, nous restons tels que nous sommes et tu l’exprimes très bien…
Ton article m’a beaucoup touché.
Comment by Nowmadz
Nowmadz 2 January 2016 at 18 h 53 min
Merci à toi pour ton commentaire, et bonne année! :)
Comment by Delgrange valerie
Delgrange valerie 23 December 2016 at 9 h 21 min
Ce que tu as vécu en Inde je l ai vécu dans le désert au Maroc. Notre hôtel (le seul du coin) était définitivement fermé il faisait nuit nous étions seuls face aux dunes…quand des bedouins ont surgis de nulle part et nous ont invités à dormir chez eux…quelle fut ma déception quand j ai vu que nous dormirons dehors sous des couvertures puantes avec tous les insectes, les WC se résumant à un trou dans le sol et les odeurs avec… bref j ai pris sur moi, très peu dormi, une des pires expériences que j ai vécue mais inoubliable moment et surtout maintenant j en souris quand j en parle
Merci pour tes recits…
Comment by Nowmadz
Nowmadz 8 January 2017 at 23 h 41 min
Merci pour ton témoignage Valérie… Je ne sais pas si j’aurais pu rester dormir dans de telles conditions, tu as plus de courage que moi! Bon, on va dire que ça laisse de sacrés souvenirs, hein? :)
Comment by Gaelle Evasion Conseil
Gaelle Evasion Conseil 27 December 2016 at 1 h 12 min
Ton article est vraiment bien écrit, ça se lit tout seul et on a envie de connaître la fin. Je ne pourrais pas te juger je me sens pas prête pour découvrir l’Inde, un jour peut être… En tout cas sur la saleté je peux te comprendre, même si j’arrive à m’accomoder à pas mal de situations (dormir dans une grotte à même le sol dans un sac de couchage qui sent le fauve, sur un lit très dure dans un train au Vietnam) je pense aussi que quand c’est trop, c’est trop.