Nous avons eu le plaisir de découvrir Amélie, une PVTiste fraichement rentrée d’Australie. Elle nous raconte son voyage, ses découvertes, mais aussi quelques unes des galères rencontrées en route. Entre paysages sublimes et petits boulots, elle a sillonné l’Australie durant 10 mois avant de décider d’écourter son voyage. Découvrez pourquoi dans cette nouvelle interview…
1- Bonjour à toi. Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter?
Moi c’est Amélie, j’ai 26 ans, je suis de Rennes mais j’ai déjà pas mal bougé dans toute la France pour mes études. Je suis maquilleuse professionnelle.
Mon blog raconte de façon marrante (du moins j’ai essayé) mon voyage en WHV en Australie pendant l’année 2014, mes découvertes sur moi et le pays, mes galères et mes rencontres.
2- Tu viens de passer 10 mois en Australie via un WHV. Avant de rentrer plus en détail dans ce voyage, peux-tu nous raconter brièvement ton itinéraire durant ces 10 mois?
J’ai atterris à Melbourne, puis je suis montée sur Sydney, et j’ai fait de cours séjours dans le Queensland et dans le Centre Rouge, avant de rebouger sur Perth.
3- Qu’est-ce qui t’a décidé à partir en Australie? Pourquoi ce pays, pourquoi un WHV?
J’ai toujours voulu partir en Australie, depuis le collège (aussi loin que je me souvienne en fait) je trainais ça. Je ne savais pas pourquoi mais c’était celui-là, mon « pays de rêve ». Je n’avais jamais vraiment osé me lancer, à cause de la distance, de mon anglais (pas mauvais, mais impossible d’évaluer mon niveau).
En 2012, j’ai profité d’une amie en PVT à Montréal pour y passer 10 jours. Elle, travaillant, je me suis retrouvé pour le plus gros de mon séjour, seule pour découvrir la ville. Et je me suis rendu compte que j’adorais ça, j’était capable de me débrouiller seule dans un pays complètement inconnu. En rentrant je me suis décidée, je me laisse une année et je pars en Australie !!
Le WHV était plus ou moins évident, facile à obtenir (pas de quota comme au Canada pour le moment), et je comptais développer mon réseau professionnel une fois sur place. J’espérais même vraiment faire un super boulot en maquillage là-bas, comme ils ont le statut de freelance que la France n’a pas vraiment, j’étais certaine que ça serait ultra simple. Pour différentes raisons, ça ne l’a pas été comme je le souhaitais.
4- Peux-tu d’ailleurs nous expliquer en quoi consiste le WHV? Comment cela s’obtient-il? As-tu rencontré des difficultés pour organiser ton voyage ?
Alors le WHV = Working Holiday Visa , pour les moins anglophiles d’entre nous c’est le Visa Vacances Travail. Il permet de rentrer dans un pays (la France a une liste de quelques pays où c’est possible), de le visiter et de travailler dans certaines limites. Il nous est interdit de travailler plus de 6 mois avec le même employeur. On peut même y étudier, avec limite encore mais je ne les ai plus en tête.
Pour l’obtenir, je pense que l’Australie est un des pays les moins prise de tête. Il suffit d’aller sur le site du gouvernement australien, choisir le visa correspondant et répondre à quelques questions. Si vous êtes bilingue, en un quart d’heure vous aurez répondu et le verdict vous est envoyé par mail de 1h à 24h après, si vous n’avez rien qui pose problème. Si vous avez un casier judiciaire ou un risque de maladie, il se peut que vous soyez refusé, ou que vous ayez à passer une radio.
La préparation de mon voyage s’est plutôt bien passé, j’ai pris mon temps, je me suis renseignée sur à peu près tout, c’était limite ridicule, mais pour un premier grand voyage solo, j’avais besoin de ça. Le seul vrai soucis c’était de mettre l’argent de côté car n’ayant pas un travail fixe, c’était laborieux.
5- Rentrons plus en détail dans ton voyage: peux-tu nous décrire tes expériences professionnelles ? Comment as-tu déniché ces postes? Quelle expérience en tires-tu?
Alors le travail, ça a été la partie la plus compliqué de mon voyage. Dès mon arrivée, j’ai fait en sorte de pouvoir travailler en indépendante (freelance) dans le maquillage, mais je me suis vite rendu compte que le peu de travail que je trouvais n’était souvent pas rémunéré (gros débat je sais ^^) et comme je voulais découvrir le pays aussi, j’ai du faire un choix. Si j’étais restée à Melbourne pendant tout mon voyage j’aurais pu développer ma clientèle et commencer à avoir de petits revenus, mais j’ai choisi l’autre option.
Du coup j’ai du chercher des jobs alimentaires. Si, j’ai trouvé un salon de coiffure/beauté où l’on m’a embauché en tant que maquilleuse et où je passais mes journées à faire des shampoing, ça n’a pas duré longtemps, même si c’était bien payé. Mon milieu de travail est souvent très superficiel pour mon plus grand malheur ^^
J’ai donc écumé Gumtree, Seek et autre site de recherche d’emploi, mais je n’avais pas d’expérience en tant que serveuse (où il est plus simple de trouver), ni en tant que vendeuse, du coup j’en ai chier ! L’Eldorado australien ? A d’autre !! Le gros soucis en général c’est le visa, on est limité et les gens le savent, du coup ils ne veulent pas trop se fouler. Mon expérience s’est limitée aux villes, j’aurais pu faire du woofing, mais mon dos n’aurait pas supporté.
Quand je me suis aperçu que mon compte en banque faisait la gueule (après 3 mois), j’ai donc cherché une famille pour être fille au pair. Pour trouver pas besoin de se casser la tête, aupairworld est un très bon site, et on ne paye pas ! Je suis donc resté à Sydney 6 mois.
J’ai fini sur la côte ouest où je pensais trouvé un boulot également mais j’ai fait une erreur stratégique. J’avais trouvé une famille où j’avais une chambre gratuite contre quelques heures de ménage et du coup je me suis retrouvée dans une zone résidentielle sans rien autour, même pas un café. Et ceux qui sont allé en Australie savent que les transports sont bien chers, j’ai donc abandonné et suis rentrée en France après 10 mois.
Tout ça m’a appris beaucoup sur moi, j’ai travaillé pendant 6 mois avec des enfants, chose que je pensais impossible ^^ Et ça reste en majorité du positif malgré les erreurs de parcours. J’aurais probablement du venir en Australie avec plus d’argent.
6- Ton voyage n’a pas été que “travail”, tu as aussi passé du temps à découvrir les côtés touristiques du pays: quels sont les endroits les plus merveilleux que tu as traversé? Quel est ton meilleur souvenir, ta plus belle expérience?
Mon plus beau souvenir de l’Australie restera le Centre Rouge. Et pas uniquement Uluru qui est simple comparé à Kata Tjuta et Kings Canyon. J’ai aussi adoré mon road trip de 10 jours sur la côte est. Le snorkelling sur la barrière, les plages plus belles et désertes les unes que les autres. Les coucher de soleil et les baignades en hiver dévisagé par tous les locaux…. comprenez bien, 25° c’est trop froid pour se baigner !
Côté ville, je pense que Melbourne restera ma préférée même si j’ai adoré Sydney. Perth est plus petite et je n’ai pas pu apprécié grand chose, peut-être dû au manque d’argent mais je n’y retournerai probablement pas. A la place, je ferais un road trip sur la cote ouest…
7- Comment sont les Australiens? Dirais-tu qu’il est facile ou difficile de s’adapter à leur mode de vie?
Ma première impression, et elle est restée jusqu’à la fin, c’est qu’ils sont adorables, très gentils et des fois même ridiculement gentils. A Melbourne j’avais trouvé ma coloc et j’avais un trou de 3 nuits où je ne savais pas où rester (j’ai évité au max les auberges ^^). Pendant un RDV avec ma proprio, elle apprend ça et me dit que je peux rester chez elle avec sa famille. Moi de demander combien elle voulait pour les 3 nuits, je me suis vu répondre que c’était gratuit. « Don’t worry » et grand sourire. Un peu suspicieuse, j’ai passé les deux jours suivants à attendre d’aller chez elle en pensant que c’était des psychopathes, que personne ne ferait ça gratos, impossible en tant que francaise. En arrivant, j’ai découvert qu’ils étaient tous les deux flics ! La grand-mère, qui était là pour voir son petit-fils, m’a laissé la chambre et a dormi les 3 nuits sur un matelas dans le salon ! Et elle m’a même proposé après deux heures de discussion de venir chez elle si jamais mon voyage m’amenait jusque là.
Ça, c’était mes deux premières semaines en Australie et ça fait plaisir ! Ça a duré 10 mois. Chaque personne que je rencontrais, s’intéressait à mon parcours, s’étonnait de ne pas avoir visité des endroits que j’allais voir dans leur propre pays.
La seule et unique chose avec laquelle j’ai eu du mal, c’est l’éducation à l’Australienne. Un vrai cauchemard. Les enfants sont rois. Et les parents n’ont pas un poil d’autorité. Au départ, je pensais que c’était uniquement ma famille (à côté de ça très gentille et conciliante), mais j’ai rencontré d’autres au pair et on s’est vite rendu compte que les enfants font ce qu’ils veulent. Super dur quand on doit s’occuper d’eux…
8- Tu as décidé d’écourter quelque peu ton voyage en rentrant en France au bout de 10 mois. Pourquoi ce choix? Le regrettes-tu aujourd’hui? Comment s’est passé ton retour?
Comme dis plus haut, arrivée à Perth j’ai fait un mauvais choix. Je pensais trouver un travail rapidement mais la situation géographique principalement (40 minutes au sud de Perth, zone résidentielle) a fait que je n’ai rien trouvé à porté de transport et a une distance (prix) raisonnable. Il y avait pourtant beaucoup de choix, c’était pour la préparation des fêtes de fin d’année et pour ça, ça fonctionne comme chez nous, ils cherchent des intérimaires pour prêter main forte. Je ne pensais pas qu’il fallait une expérience de malade pour aider à orienter les clients et conseiller. Apparemment si ! Je n’ai pas eu une seule réponse.
Du coup, j’ai changé mon billet retour et me revoilà en France. Après coup, je ne regrette pas, je n’aurais clairement pas pu continuer sans travail et je me faisais vraiment chier sur la fin. Mais j’ai quand même envie d’y retourner pour voir tout ce que je n’ai pas vu.
Mon retour…. toute une histoire. Pas spécialement ravie, je retrouve une situation personnelle un peu chaotique, et le manque de travail. Le point positif, je suis arrivée un peu avant les fêtes de fin d’année, donc quand je me suis remise du décalage c’était le moment de faire le sapin, les cadeaux, le repas. Les fêtes se sont passé et maintenant j’accuse le coup, je dois reprendre la recherche d’emploi, me confronter aux nombreux refus à nouveau. Je vais m’y faire, mais c’est vrai que je ne suis pas aidée par le temps non plus…
9- Si c’était à refaire, le referais-tu de la même façon, ou changerais-tu quelque chose à cette expérience? Y a-t-il un conseil que tu aimerais donner à quelqu’un qui envisage de vivre ce type de voyage?
Si c’était à refaire, je foncerais ! Mais évidemment, je changerais deux trois trucs. Le principal serait la somme d’argent économisée avant de partir. J’avais 5000$ (le minimum demandé par le gouvernement australien) mais je n’avais pas mon billet retour, donc j’était un peu inconsciente aussi. Je pense que le plus on peut mettre de côté, le mieux c’est, parce qu’au final même si on trouve du travail une fois là bas on pourra toujours mettre de côté pour voyager ou sortir. Il faut garder en tête que la vie australienne est terriblement chère ! Tout est plus cher qu’en Europe donc plus d’argent ne veut pas non plus dire que vous mangerez au restaurant tous les midis ^^
Sinon avoir plus de bagages niveau expérience professionnelle, si j’avais eu une expérience de serveuse par exemple, j’aurais pu avoir plus de chance pour être embauchée.
Merci d’avoir répondu à nos questions Amélie, nous te souhaitons bon courage et bonne chance pour ton futur emploi! Retrouvez tous les articles d’Amélie sur son blog Milie’s Aussie Trip
Que pensez-vous de cette expérience vécue en PVT? Comment avez-vous vécu la votre? Vous préparez votre voyage en Australie et avez des questions ? Posez-les en commentaires!
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5 comments
Comment by Marjorie
Marjorie 22 January 2015 at 18 h 39 min
Salut Lydia et Amélie ! Très chouette cette petite interview ! C’est toujours intéressant d’avoir des retours d’expérience. Cette aventure en Australie a due être extrêmement enrichissante malgré les embûches rencontrées. Tu me rassures sur le côté friendly des australiens, j’en avais entendu des vertes et des pas mûres quant à leur caractère pas toujours bien sympathique ! Cool ! On y sera dans quelques mois et je suis très impatiente surtout quand je lis que ce que tu as préféré sont les endroits que nous ciblons :) -> centre rouge et côte est en road trip.
Bonne continuation et plein de bonnes choses pour la suite !
Comment by Amélie
Amélie 25 January 2015 at 21 h 32 min
Salut Marjorie!
Comme partout je pense qu’il y a des cons, mais globalement s’ils se rendent compte que tu t’intéresse à eux, leur culture et que tu vas vers eux, aucun soucis.
Profitez bien!!
Comment by Nowmadz
Nowmadz 22 January 2015 at 20 h 53 min
Bonjour Marjorie! Tout d’abord merci pour ton message… Je suis bien de ton avis, les retours d’expérience sont une richesse infinie pour quiconque prépare un voyage. Sur tous les points que tu évoques, je confirme les dires d’Amélie: les australiens sont incroyablement gentils et accueillants, cool. Et pour les paysages du Centre rouge et de la Côte Est, bingo, votre ciblage est parfait: vous allez vous régaler! A bientôt, et bonne route à vous :)
Comment by Blog voyage - VoyageAvecNous
Blog voyage - VoyageAvecNous 2 February 2015 at 10 h 39 min
Un superbe pays ! Cela me rappel notre séjour d’un an également !
Nous n’avions pas testé en famille d’accueil, mais nous en avons entendu que du bien. Les australiens sont des gens forts sympathiques et vraiment très agréable.
Un petit bémol pour la superficie du pays qui est vraiment trop grande :)
Comment by Nowmadz
Nowmadz 4 February 2015 at 11 h 05 min
Ah, c’est ça qu’on adore nous, cette immensité, cette impression de “no limit”, on a trouvé ça vraiment jouissif pour le coup! En tous cas, oui encore une fois on confirme que les australiens sont parmi les gens les plus cool et les plus accueillants de la planète!